Nawak

Dans une rupture, ce qui est diffcile et dont on ne mesure pas toutes les conséquences au début c'est qu'au-delà de la perte de la personne aimée, c'est tout un entourage qui est mis en balance. Je perds une famille... il ne veut plus de moi, certes, mais il m'arrache à une famille qui était devenue mienne. Je voudrais la garder en belle-famille et eux voudraient me garder comme belle-fille. J'avais une histoire avec eux, je n'étais plus une simple pièce rapportée; j'avais une place, ma place... et elle n'a plus lieu d'etre. Une rupture n'est jamais unique, elle est multiple; et elle multiplie la douleur.

Une rupture c'est aussi une bataille constante entre la raison et le coeur; la raison qui me dit qu'effectivement c'est le meilleur choix à faire, que tellement de choses nous opposent: notre éducation, nos origines, nos modèles familiaux...; mais le coeur aime tellement lui qu'il ne veut pas entendre raison. Le coeur se révolte, se déchire et hurle sa douleur. Le coeur ne comprend pas ce que la raison essaye de lui expliquer. J'ai vécu dans ma chair l'expression "avoir le coeur brisé", mais je ne peux vous la décrire parce que c'est impossible: c'est comme si le coeur en avait assez de tt cela, comme s'il disait stop; pendant un instant j'ai cru qu'il s'était arreté, et j'étais bien, je ne sentais plus rien... et puis il s'est remis en route. Je sais que jour après jour la raison gagnera mon coeur, le temps fera son oeuvre. Je voudrais juste déjà y etre et ne plus entendre souffrir mon coeur .

Ca doit s'appeler la crise de la trentaine.

J'ai une rupture dans ma vie; elle s'est produite il y a 1 an. Ce jour là je suis tombée, comme je le dis, même si cette chute n'était pas réelle. Le sentiment que la pensée ne s'arrete sur rien, comme si tout devenait vide de sens; l'impression de ne plus rien voir, de ne plus rien comprendre... un vertige sans fin et la notion du temps effacée. Ce jour-là, mon esprit a dit stop! Marre de faire semblant, marre de ne pas voir les choses en face et il a décidé de tt faire péter.

Ce jour-là, sans aucune raison logique, je me suis mise à pleurer dans ma salle de bain, sans pouvoir m'arreter. En 1 minute, je me suis retrouvée perdue, désemparée et j'ai su que mon image venait de craquer. Je ne savais pas encore pourquoi, mais je savais déjà que plus rien ne serait comme avant.

Ce jour-là, mon médecin m'a expliqué ma maladie: la dépression; ce désordre chimique qui perturbe une vie entière mais aussi tout un entourage. Cette maladie qui anéantit toute volonté et nous laisse aussi désemparé qu'un enfant.

Ce n'est qu'au bout de 3 mois que j'ai eu enfin l'impression de commencer à agir sur le réel; peu de souvenirs de la période, si ce n'est que j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup dormi; que le temps a glissé sur moi sans que je m'en rendre compte, que je ne faisais rien mais que ça n'avait aucune importance... de toute façon je crois que rien n'avait d'importance. A la moindre émotion un peu forte, je délenchais une crise d'angoisse tellement violente que je m'étouffais sur place. Puis les médicaments ont commencé à faire leur effet, j'ai retrouvé un semblant de mémoire, j'arrivais à me concentrer suffisamment pour tenir une conversation courte, j'ai pu recommencer à répondre au téléphone et à envisager de prendre le métro sans avoir à noter mon trajet sur un bout de papier et j'ai pu commencer une thérapie.

1 an après je suis toujours en thérapie, j'ai avancé à pas de géant! J'ai décidé de changer de métier; à la base je suis prof d'EPS; et je me suis inscrite en cours par correspondance pour devenir documentaliste d'entreprise. Il y a 1 mois, mon  ami avec lequel je vis depuis 4 ans m'a dit qu'il me quittait... je suis tjs en arret maladie payée à mi-traitement; je n'ai pas les moyens de quitter l'appartement et encore moins celui de déménager..

Voilà l'histoire de ma vie, ma trentaine et mes ruptures: plus de métier, plus d'argent, plus d'amour, bientot plus d'appart... Je ne suis tjs pas guérie... Mais j'avance, petit à petit, malgré les coups du sort, je me réconcilie avec moi-meme, et ça me rend plus forte.

30 ans et toutes ses dents mais une question et une seule: qu'est-ce que je vais devenir?

La plupart des choses que je commmence je ne les fini pas... Il m'est donc impossible de prévoir la durée de vie de ce blog. Ce que je sais c'est que j'aime écrire, et plutot que de jeter mes pensées à la corbeille, pourquoi ne pas les partager avec d'autres...